"Les perroquets de la théorie sont les vautours de l'esprit". (L.C.)

A l' Attention des Visiteurs du Blog

Depuis le 15 mai 2007, le SITE d’Autopsy est désormais totalement en état de fonctionner. Il vous permettra toujours de suivre le Blog au quotidien, grâce à la rubrique « Dernières Publications » qui se trouve sur la page d’accueil. Le SITE présente l’avantage d’une meilleure ergonomie dans la navigation … et il va encore s’améliorer dans ce sens, au fil du temps. Je vous convie donc à retrouver AUTOPSY sur Le SITE, à l’adresse suivante : URL : www.fabienpsy.com

mardi 15 mai 2007

Protée


« L’immortel Protée, un des Vieux de la Mer, le prophète d’Égypte, vassal de Poséidon, qui connaît de la mère entière les abîmes » (Odyssée – chant IV).
Ménélas, bloqué en mer par un défaut de vents favorables, veut apprendre de la bouche de Protée quel est le dieu qu’il a offensé et quel sacrifice il doit faire faire.
Pour y parvenir, il lui faut affronter Protée et triompher de son pouvoir de métamorphose.
Saisi par ruse et tenu à bras le corps, Protée se change « d’abord en lion à crinière, puis devient dragon, panthère et porc géant ; il se fait aussi eau courante et grand arbre à panache », puis, « quand il est au bout de toutes ses magies », il reprend sa forme première et répond enfin à Ménélas.


A vrai dire, ce pouvoir de transformation n’est pas l’apanage du seul Protée.
Toutes les histoires du monde évoquent de tels changements d’état ; on connaît la succession des avatars de Vishnou, tandis que la mythologie grecque fait de ce pouvoir de métamorphoses un des traits spécifiques des dieux.

« C’est un Protée », dit-on d’une personne qui change constamment d’opinions ou encore l’adjectif « protéiforme » car son don de prophétie lui permet d’accéder à la connaissance de la Vérité, qu’il essaie de cacher.
Protée est aussi l’un des symboles de l’inconscient, aux formes multiples, en perpétuel devenir, et qui engendre parfois des monstres.

Symboles – Michel Cazenave.

SUN TZU

Maître Sun a dit :
On manœuvre une multitude comme on le ferait d’une poignée d’hommes grâce à la division en corps et à la répartition en unités.
On fait évoluer sur le terrain des foules immenses aussi aisément qu’une petite troupe grâce aux dispositions et aux signaux.
L’usage judicieux des forces régulières et extraordinaires permet aux combattants d’une armée de supporter le choc adverse sans se débander ; la connaissance du vide et du plein leur confère, au point d’impact, la puissance d’une meule écrasant un œuf.
En règle générale, on use des moyens réguliers au moment de l’engagement ; on recourt aux moyens extraordinaires pour emporter la victoire. Qui sait user des moyens extraordinaires est infini comme le Ciel et la Terre, inépuisable comme l’eau des grands fleuves.

« L’art de la guerre » - Chap.V – IVe siècle avant J-C.

dimanche 13 mai 2007

La Licorne


Cet animal fabuleux représenté souvent avec un corps de cheval et une tête de cerf parée d’une corne unique est le symbole de la pureté et de la virginité.
Selon la légende, seule une vierge pouvait l’apprivoiser et on l’associe parfois à la Vierge Marie.
On dit aussi que sa corne frontale lui permettait de recevoir les énergies célestes et on l’a comparée à un « phallus psychique » dans lequel pénétrait l’Esprit Saint ; dans cette acceptation, la licorne représentait la Vierge fécondée par l’Esprit.

Miguel Mennig.

samedi 12 mai 2007

La Méditation.


« Les hommes sont affligés de souffrances, d’angoisses et de peurs nombreuses qu’ils sont dans l’incapacité d’éviter. La méditation a pour fonction d’éliminer ces souffrances et ces angoisses.
Nous pensons généralement que bonheurs et souffrances viennent de circonstances extérieures. Continuellement affairés, d’une manière ou d’une autre, à réorganiser le monde, nous tentons d’écarter un peu de souffrance par ci, de rajouter un peu de bonheur par là, sans jamais atteindre le résultat souhaité.
[…] Le point de vue de la méditation considère au contraire que bonheurs et souffrances ne dépendent pas fondamentalement des circonstances extérieures mais de l’esprit lui-même.
Comment comprendre cette méprise qui nous fait chercher au dehors ce que nous ne pouvons trouver qu’au dedans ?
Une personne au visage propre et net se regardant dans un miroir voit un visage propre et net. […] Le reflet n’a pas, en vérité, d’existence ; seul le visage existe. Oubliant le visage, nous prenons son reflet pour réel.
[…] Si, découvrant dans le miroir la saleté de notre visage nous entreprenons de laver le miroir, quand bien même nous frotterions pendant des années avec force savon et abondance d’eau, rien n’y ferait, pas la moindre saleté ni la moindre tache ne disparaîtrait du reflet. »

Bokar Rimpotché.

Une Femme Innombrable.

« Chaque démon est un état de conscience qui vous submerge. Les démons de Myriam étaient changeants et la conduisaient dans des états d’exaltation où se mêlaient toutes sortes d’envies imprévisibles et de colères féroces, suivis par des états de dépression où l’haleine de la mort rôdait, lui vidant le corps de toute énergie, le cœur de toute confiance et la tête de toute intelligence.

La pieuvre montrait alors son vrai visage, le visage morne et dur de la stupidité, mais de la stupidité prétentieuse, celle du moi qui se prend pour le centre du monde, et qui est toujours déçu quand on ne le reconnaît pas pour le centre du monde, le moi qui veut se faire aussi gros que le Soi.

Ainsi, les secrets de tous ces démons étaient-ils le désespoir lié au manque et l’orgueil de ne pas accepter et reconnaître ce manque et de vouloir le combler, le gonfler avec des vents fétides. Combler le vide avec des riens : sexes, nourritures, livres, bijoux, colères ou larmes, sinistres apitoiements sur un « moi-même » qui se sait mortel et qui réclame les égards dus aux dieux qui ne sauraient mourir. »

Jean-Yves LELOUP – Le roman de Marie-Madeleine (extrait).

vendredi 11 mai 2007

Eloge de la Folie

« L’homme, cependant, étant né pour gouverner les choses, aurait dû recevoir plus qu’une petite once de raison.
Jupiter me consulta sur ce point comme sur les autres, et je lui donnai un conseil digne de moi : celui d’adjoindre la femme à l’homme.
Ce serait en effet, disais-je, un animal délicieux, fol et déraisonnable, mais plaisant en même temps, qui, dans la vie domestique, mêlerait sa folie au sérieux de son partenaire et en atténuerait les inconvénients.
Bien entendu, lorsque Platon semble hésiter à classer la femme parmi les êtres doués de raison, il ne veut pas signifier autre chose que l’insigne folie de ce sexe. […]
La femme a beau mettre un masque, elle reste toujours femme, c’est-à-dire folle.
Les femmes pourraient-elles m’en vouloir de leur attribuer la folie, à moi qui suis femme et la Folie elle-même ? Assurément non. »

ERASME (1466-1535) – extrait XVII.

Les Chants de Maldoror


« Plût au ciel que le lecteur, enhardi et devenu momentanément féroce comme ce qu’il lit, trouve, sans se désorienter, son chemin abrupt et sauvage, à travers les marécages désolés de ces pages sombres et pleines de poison ; car, à moins qu’il n’apporte dans sa lecture une logique rigoureuse et une tension d’esprit égale au moins à sa défiance, les émanations mortelles de ce livre imbiberont son âme comme l’eau le sucre.
Il n’est pas bon que tout le monde lise les pages qui vont suivre : quelques uns seuls savoureront ce fruit amer sans danger.
Par conséquent, âme timide, avant de pénétrer plus loin dans de pareilles landes inexplorées, dirige tes talons en arrière et non en avant.
Ecoute bien ce que je te dis : dirige tes talons en arrière et non en avant, comme les yeux d’un fils qui se détourne respectueusement de la contemplation auguste de la face maternelle […] ».
(extrait Chant premier [1] - LAUTREAMONT).

jeudi 10 mai 2007

Théâtre de chambre - Jean TARDIEU. (extrait)

Au lever du rideau, Madame est seule. Elle est assise sur un « sopha » et lit un livre. On sonne au loin.

LA BONNE, entrant.

Madame, c’est Madame de Perleminouze.


MADAME

Ah ! Quelle grappe ! Faites-la vite grossir !

La bonne sort. Madame, en attendant la visiteuse, se met au piano et joue. Il en sort un tout petit air de boîte à musique.
Retour de la bonne, suivie de Madame de Perleminouze
.


LA BONNE, annonçant.

Madame la comtesse de Perleminouze !


MADAME, fermant le piano et allant au-devant de son amie.

Chère, très chère peluche ! Depuis combien de trous, depuis combien de galets n’avais-je pas eu le mitron de vous sucrer !


MADAME DE PERLEMINOUZE, très affectée.

Hélas ! Chère ! J’étais moi-même très, très vitreuse ! Mes trois plus jeunes tourteaux ont eu la citronnade, l’un après l’autre.
Pendant tout le début du corsaire, je n’ai fait que nicher des moulins, courir chez le ludion ou chez le tabouret, j’ai passé des puits à surveiller leur carbure, à leur donner des pinces et des moussons. Bref, je n’ai pas eu une minette à moi.


MADAME

Pauvre chère ! Et moi qui ne me grattait de rien !


MADAME DE PERLEMINOUZE

Tant mieux ! Je m’en recuis ! Vous avez bien mérité de vous tartiner, après les gommes que vous avez brûlées ! Poussez donc : depuis le mou de Crapaud jusqu’à la mi-Brioche, on ne vous a vu ni au « Water-proof », ni sous les alpagas du bois de Migraine ! Il fallait que vous fussiez vraiment gargarisée !


MADAME, soupirant.

Il est vrai ! … Ah ! Quelle céruse ! Je ne puis y mouiller sans gravir.

Anima - Animus


L’anima et l’animus sont des structures archétypiques de l’inconscient collectif qui sont dans un rapport de compensation avec l’identité sexuelle consciente.
Les images de l’animus correspondent principalement au masculin dans l’inconscient d’une femme, celles de l’anima au féminin dans l’inconscient d’un homme.
Cette notion apparaît pour la 1ère fois chez Carl Gustav JUNG dans les Types psychologiques (1921).
Cette conception pose que les hommes et les femmes trouvent en eux-mêmes l’aptitude à développer à la fois des éléments masculins et féminins.
Jung considère l’anima et l’animus comme les 2 éléments constitutifs de base de la psyché humaine, qui alimentent le dilemme oedipien.

(Betty De Shong Meador).

Névrose

J-D Nasio : La névrose est une mauvaise façon de se défendre, la façon inappropriée que, sans savoir, nous employons pour nous opposer à une jouissance inconsciente et dangereuse.

Laplanche & Pontalis : Affection psychogène où les symptômes sont l’expression symbolique d’un conflit psychique trouvant ses racines dans l’histoire infantile du sujet et constituant des compromis entre le désir et la défense.

On distingue, principalement, 3 types de névroses : la névrose hystérique, la névrose phobique et la névrose obsessionnelle.

Médée


Médée signifie « la rusée », nom qui convient parfaitement à cette princesse versée dans l’art de la magie.
Elle se situait, pour les Grecs, à mi-chemin entre la sorcière et la déesse.
Médée tomba amoureuse du héros thessalien Jason dès qu’il débarqua en Colchide avec les argonautes et l’aida à s’emparer de la Toison d’or, objet de leur expédition.
Dans leur fuite, Médée n’hésita pas à sacrifier son frère pour ralentir la flotte de son père Aeétès (roi de Colchide) lancée à leur poursuite.
Puis Jason répudia Médée pour pouvoir épouser Glaucé, une princesse de Thèbes.
La vengeance de Médée fut terrible : Glaucé brûla vive en enfilant sa robe de mariée empoisonnée et Médée veilla à ce que ses propres enfants qu’elle avait eus de Jason périssent eux aussi.
Puis elle s’enfuit à Athènes dans le char magique dont on dit qu’il appartenait à son grand-père Helios, le dieu soleil.
A Athènes, Médée épousa le roi Egée, et lui donna un fils, Médos.
Egée avait déjà un fils, le héros Thésée, mais il en ignorait l’existence ; l’astucieuse Médée persuada Egée d’éloigner Thésée (afin qu’il ne revendique pas son droit à la succession) en l’envoyant à Marathon y dompter le terrible taureau.

(Arthur Cotterell & Rachel Storm).

mercredi 9 mai 2007

Mélusine


Cette femme ou fée des romans de chevalerie se distinguait par sa grande beauté. Elle est promise en mariage à Raimondin pourvu qu’il accepte de ne jamais la voir le samedi.
Une fois mariés, ce dernier est rongé par une jalousie maladive, ne sachant ce que fait son épouse le samedi.
Alors qu’un samedi elle s'est réfugiée dans sa chambre, il regarde par le trou de la serrure et la découvre dans son bain, à moitié femme, à moitié serpent.
Se sentant trahie, elle s’enfuit, laissant son mari dans la plus grande douleur.

Cette légende, qui rappelle le mythe d’Eros et de Psyché, symbolise le meurtre de l’amour par le manque de confiance, ou par le refus de respecter dans l’être aimé sa part de secret.

La Mort - L'Impensable

L’angoisse devant la mort n’est pas la peur devant l’au-delà, même sous les traits effrayants de l’Enfer, ni la peur de l’inconnu.
Jankélévitch l’a bien dit. La peur de l’au-delà, c’est encore la peur d’une autre vie.
Même si on pense confusément que cette vie est très différente de la nôtre, on pense encore l’autre dans le cadre du même. De la même manière, une terre inconnue est encore une terre.

« Le langage même n’est pas taillé pour exprimer la mort. Tous les mots dont on se sert sont des mots empiriques : l’Autre-Monde, un monde, l’autre, c’est-à-dire très différent du nôtre, mais encore un monde … Comment faire ? Le langage ne peut exprimer ce changement que par des choses empiriques : le passage de l’un à l’autre. La mort n’est pas le passage de l’un à l’autre, la mort est le passage de quelque chose à rien du tout. Ce n’est pas un passage, c’est infini, c’est une fenêtre qui ne donne sur rien. » (Jankélévitch in « Penser la mort ? »).

La mort est inexprimable car elle est impensable … et Alain ajouterait que la mort ne nous concerne pas (Alain in « Propos sur le bonheur »).

La mort est le non-sens qui donne sens à la vie.

Si, comme Achille, on nous faisait choisir entre une vie longue et ennuyeuse et une existence courte mais fervente, que choisirions-nous ?
Et si la mort est angoissante, rien ne serait plus sinistre que l’immortalité.

Ethique & Morale

L’éthique est un mot à la mode, beaucoup plus que la morale, qui, à côté, fait « vieux jeu » !
La 1ère différence que l’on peut faire est que la morale est un ensemble de préceptes que l’on ne prend pas toujours la peine de justifier : Le devoir commande et ne souffre pas discussion.
L’éthique, elle, comporte une dimension de réflexion, comme on le voit à l’occasion des problèmes posés par les nouvelles technologies génétiques et médicales.
Dans un 2e temps, nous reprenons la différence sur des bases philosophiques :
L’on voit alors se dessiner 2 grands courants qui sont, l’un, une éthique de la connaissance (Spinoza) et l’autre, une morale de la loi (Kant).
Mais cette dernière n’a pas coupé tous les ponts avec la religion.
Fort de ce diagnostic, Nietzsche sera le philosophe du dépassement de la morale. Il tentera de relever le défi de penser « par delà bien et mal ».

Méduse


Une des 3 gorgones de la mythologie grecque.
Ces 3 sœurs monstrueuses, à la chevelure tissée de serpents et à la bouche ornée de crocs, symbolisaient les fléaux qui menaçaient les navigateurs qui s’aventuraient trop loin.
Elles étaient si terrifiantes que ceux qui les regardaient étaient aussitôt changés en pierre, pétrifiés [ d’où l’expression « être médusé » ].
Persée parvint à décapiter l’une des 3, Méduse, en utilisant son bouclier comme miroir.
Quand Méduse s’y vit, elle fut pétrifiée par le reflet de sa laideur.
Pour Paul Diel, Méduse est l’image de la culpabilité interne qui se pervertit et se paralyse en se contemplant et en refusant l’évolution réparatrice.
(Miguel Mennig).

Le Stade du Miroir

Laplanche & Pontalis : Phase de la constitution de l’être humain, qui se situe entre les 6 et 18 premiers mois de la vie.
L’enfant, encore dans un état d’impuissance et d’incoordination motrice, anticipe imaginairement l’appréhension et la maîtrise de son unité corporelle.
Cette unification imaginaire s’opère par identification à l’image du semblable comme forme totale ; elle s’illustre et s’actualise par l’expérience concrète où l’enfant perçoit sa propre image dans un miroir.
Ce stade constituerait la matrice et l’ébauche de ce qui sera le Moi.

(cf. tableau)

Tableau Stade du Miroir


mardi 8 mai 2007

Diogène


Comme on lui demandait pourquoi les gens faisaient l'aumône aux mendiants et non aux philosophes, il répondit : « Parce qu'ils craignent de devenir un jour boiteux et aveugles, jamais ils ne craignent de devenir philosophe ». (Diogène).

Les 8 fonctions de Moi-Peau (Didier ANZIEU)

1- Fonction de maintenance psychique (sorte de holding).
2- Fonction contenante (handling maternel) qui évite une enveloppe trouée (Moi-passoire) ou insuffisante (Moi-crustacé).
3- Fonction de pare-excitation. Evite l’angoisse paranoïde d’intrusion psychique.
4- Fonction d’individuation du Soi : sentiment d’être unique. Evite l’angoisse de «l’inquiétante étrangeté » de la schizophrénie.
5- Fonction d’inter-sensorialité qui évite un fonctionnement anarchique, indépendant des organes des sens.
6- Fonction de surface de soutien de l’excitation sexuelle. Cette enveloppe d’excitation érogène peut se transformer en enveloppe d’angoisse.
7- Fonction de recharge libidinale. Maintien de la tension énergétique interne.
8- Fonction d’inscription des traces sensorielles tactiles.

Le Jugement de Salomon

Jugement perspicace, sage et équitable.

Deux femmes se prétendent être la mère d’un enfant.
Salomon ordonne de partager, de couper l’enfant en deux.
La vraie mère est celle qui préfère y renoncer.

Citations (3)

« On est adulte quand on a pardonné à ses parents. » (Goethe).

« Carpe diem. » (Horace).

« La religion est l’opium du peuple. » (Marx).

« Philosopher, c’est apprendre à mourir. » (Montaigne).

« L’intelligence est caractérisée par une incompréhension naturelle de la vie. » (Bergson).

« On ne peut désirer ce qu’on ne connaît pas. » (Voltaire).

« Que te dit ta conscience ? Tu dois devenir l’homme que tu es. » (Nietzsche).

« Pas besoin de grill, l’enfer, c’est les autres. » (Sartre).

« Le caractère normal de la vie sexuelle est assuré par la conjonction vers l’objet et le but sexuel de deux courants, celui de la tendresse et celui de la sensualité. » (Freud).


Violence :

« Le suicide, mais c’est la force de ceux qui n’en ont plus, c’est l’espoir de ceux qui ne croient plus, c’est le sublime courage des vaincus. » (Maupassant).

« Quand les riches se font la guerre, ce sont les pauvres qui meurent. » (Sartre).


Vérité :

« Aime la vérité mais pardonne à l’erreur. » (Voltaire).

« Les convictions sont des ennemis de la vérité plus dangereux que les mensonges. » (Nietzsche).

« La vérité est ce qui est. » (St Augustin).

lundi 7 mai 2007

L' Angoisse du Nourrisson

Mélanie KLEIN (position schizo-paranoïde) :

- Angoisse de persécution : angoisse active qui prédomine les 3-4 premiers mois de la vie.
Par le balancement projection/introjection, le Moi clive l’objet-sein en « bon sein »/« mauvais sein » (le bon sein étant omniprésent et intarissable).
La faim, le manque du bon objet sont vécus comme une attaque. Le sein qui frustre est ressenti comme mauvais.


- Angoisse dépressive : succède à l’angoisse de persécution.
C’est une angoisse de perte d’objet total (vers 6-12 mois). L’ambivalence envers l’objet se manifeste, l’angoisse est alimentée par les fantasmes destructeurs de l’enfant qui croit avoir détruit l’objet total (la mère), d’où une culpabilité.
Les absences sont vécues comme disparition et les frustrations comme rétorsions.
Crainte d’avoir détruit, dévoré l’objet aimé par incorporation orale.

Ce qui va amener à une « réparation ».

Le SELF

Winnicott : Quand le Moi est constitué, c’est-à-dire quand il est une unité différenciée de l’extérieur, il a le nom de « Self ».
Le Self est l’héritier du Holding : c’est le Moi en tant que personne constituée de ses parties. C’est le Moi maturé, mature.

Le Faux-Self provient du fait que la mère n’est pas capable de rendre effective l’omnipotence du nourrisson (ex : le bébé crie, il a faim, il obtient à manger > toute puissance magique ressentie par le bébé).
Le bébé se trouve alors dans une attitude de soumission. Il peut en arriver à faire semblant d’être réel, il peut ressembler exactement à la mère.

dimanche 6 mai 2007

Mandala


Le "Ça" (inconscient freudien)

(Dans la 2e topique freudienne)

Réservoir de pulsions (émois instinctuels).
Le Ça prédomine le processus primaire : aucune synthèse n’y relie les représentations, les affects y sont mouvants, les contrastes peuvent coïncider, les condensations s’y produisent.
Ce processus est régit par le principe du plaisir à conquérir.
Le Ça est l’une des 3 instances psychiques de la personnalité (avec le Moi et le Surmoi ).

Laplanche & Pontalis : (pôle pulsionnel de la personnalité)
Ses contenus, expressions psychiques des pulsions, sont inconscients (Ics), pour une part héréditaires et innés, pour l’autre, refoulés et acquis.
C’est le réservoir premier de l’énergie psychique.
Il entre en conflit avec le Moi et le Surmoi.

J. Bergeret : Instinct de vie & instinct de mort appartiennent au Ça.
Le principe de contradiction n’y existe pas : On n’y trouve rien qui puisse être comparé à la négation. Le postulat selon lequel l’espace et le temps sont les formes obligatoires de nos actes psychiques s’y trouve en défaut.
De plus, le Ça ignore les jugements de valeur, le bien, le mal, la morale.

A l’origine, tout était Ça. Le Moi s’est développé à partir du Ça, sous l’influence persistante du monde extérieur.

« Le Ça est la partie obscure, impénétrable de notre personnalité ; nous nous le représentons débouchant d’un côté dans le somatique et y recueillant les besoins pulsionnels qui trouvent en lui leur expression psychique ». (S. Freud)

samedi 5 mai 2007

Le Complexe de Castration

Dolto : Les castrations sont des épreuves mutantes quelques fois ratées, quelques fois accomplies, ayant des effets symboliques promotionnants ou des effets pathogènes.

Laplanche & Pontalis : Complexe centré sur le fantasme de castration, celui-ci venant apporter une réponse à l’énigme que pose l’enfant à la différence anatomique des sexes (présence ou absence de pénis) : cette différence est attribuée à un retranchement du pénis chez la fille.
La structure et les effets de ce complexe varient chez le garçon et chez la fille (cf. tableau ci-dessous).

Le garçon redoute la castration comme réalisation d’une menace paternelle en réponse à ses activités sexuelles ; il en résulte pour lui une intense angoisse de castration (cf. S. Freud – « Le petit Hans » et S. Ferenczi – « Le petit homme-coq »).

Pour la fille, l’absence de pénis est ressentie comme un préjudice subi qu’elle cherche à nier, compenser ou réparer.
Le complexe de castration est en étroite relation avec le complexe d’Œdipe et plus spécialement avec la fonction interdictrice et normative de celui-ci.

Sandor Ferenczi : La haute estimation narcissique du pénis peut se réclamer du fait que la possession de cet organe contient la garantie d’une nouvelle union avec la mère (avec son substitut) dans l’acte du coït.
Etre dépouillé de ce membre équivaut à une séparation renouvelée avec la mère et signifie être de nouveau livré en désaide à une tension de besoin empreinte de déplaisir (comme lors de la naissance).
La fantaisie du retour dans le ventre maternel est le substitut du coït de l’impuissant (celui qui est inhibé par la menace de castration).


Sigmund Freud : L’angoisse de castration se développe en angoisse de conscience, en angoisse sociale.

Tableau Castration


Le Complexe d'Oedipe

Laplanche & Pontalis : Ensemble organisé de désirs amoureux et hostiles que l’enfant éprouve à l’égard de ses parents.
Sous la forme dite positive le complexe se présente comme dans l’histoire d’Œdipe-Roi : désir de la mort de ce rival qu’est le personnage du même sexe et désir sexuel pour le personnage du sexe opposé.
Sous sa forme dite négative il se présente à l’inverse : amour pour le parent du même sexe et haine jalouse du parent de sexe opposé.
En fait, ces 2 formes se retrouvent à des degrés divers dans la forme dite complète du complexe d’Œdipe.

Selon S. Freud, il est vécu dans sa période d’acmé entre 3 et 5 ans, lors de la phase phallique ; son déclin marque l’entrée dans la période de latence.
Il connaît, à la puberté, une reviviscence et il est surmonté avec plus ou moins de succès dans un type particulier de choix d’objet.
Il joue un rôle fondamental dans la structuration de la personnalité et dans l’orientation du désir humain.
Les psychanalystes en font l’axe de référence majeur de la psychopathologie, cherchant pour chaque type pathologique à déterminer les modes de sa position et de sa résolution.
L’anthropologie s’attache à retrouver la structure triangulaire du complexe d’Œdipe, dont elle affirme l’universalité, dans les cultures les plus diverses et pas seulement dans celles où prédomine la famille conjugale.

Bref, le complexe d’Œdipe réside dans la triangulation, lorsque le père vient faire tierce personne dans la dyade mère-enfant (séparation, ouverture sur le monde).

L'accouchement raconté par la maman

"Chéri, tu peux aller chercher une serpillière !" Nous sommes le dimanche 24 septembre 2006, il est exactement 23h20. Nous sommes à 9 jours du terme de ma grossesse.
La veille au matin, j'avais été prise de vertiges dès le saut du lit, puis la journée s'était déroulée tranquillement avec toujours présent dans nos esprits, ce petit bébé qui s'annonce très prochainement. Serait-ce notre dernier week-end en tête-à-tête ? Chéri pense que oui, moi j'espère que non.
La journée de dimanche a été tout aussi douce malgré ma vessie très sensible et une envie de faire pipi incessante. Vers 21h, nous nous installons devant un film un peu bête, 'Astérix et les vikings', histoire de se changer les idées. Une contraction ! J'en ai depuis plusieurs mois et elles ne sont pas douloureuses. Je ne m'inquiète donc pas. Une autre contraction. Elle n'est toujours pas douloureuse mais nettement plus sensible. Je ne dis rien, mais par curiosité, je relève l'heure qui s'affiche sur le four de la cuisine. Une autre. Dix minutes se sont écoulées. Une autre, sept minutes plus tard. Les contractions s'enchaînent toutes les sept minutes puis s'espacent. Je me dis que plus vite nous irons nous coucher, plus vite je me réveillerai le lendemain matin sans contraction et avec encore quelques jours d'insouciance devant moi. Le film se termine, nous montons nous coucher. Je me lave les dents, me démaquille et m'allonge dans le lit. Comme chaque soir, petit bébé a droit à sa séance de câlins. Chéri pose sa main sur mon ventre et bébé répond doucement. Les câlins sont vite interrompus. Je sens une vague de liquide chaud couler entre mes cuisses. "Chéri, tu peux aller chercher une serpillière !". Il est 23h20. Je viens de perdre les eaux. Chéri, d'abord incrédule, finit par réaliser que ce n'est pas une plaisanterie et revient avec une serviette de bain. Je me lève en inondant le parquet. Les serviettes de toilettes passent les unes après les autres. Bizarrement, nous ne sommes pas paniqués, ni même excités. J'appelle la maternité. Il est préférable d'y aller rapidement... Après une bonne douche et un dernier point sur les bagages, nous partons. La pluie vient de s'arrêter, il fait encore chaud.

A 0h30, nous nous installons dans une petite salle d'examen. Premier monitoring et le bruit de son coeur au galop. Je n'ai pas beaucoup de contractions. Mon col est mou, mais rien ne semble évoluer de ce côté-là. La sage-femme nous annonce que le travail n'a pas commencé et qu'il sera déclenché le lendemain dans la journée. Un peu avant 2h, on nous installe dans une chambre dans l'aile des grossesses à risque. Une sage-femme me propose un somnifère pour être reposée le lendemain, ainsi qu'un suppositoire pour stopper ces contractions inefficaces. Nous nous retrouvons seuls dans cette petite chambre, chéri installé sur un mauvais lit de camp. Dehors, une pluie torrentielle commence à tomber pendant que nous essayons de trouver le sommeil. Alors que je glisse rapidement dans un sommeil lourd, je suis réveillée par une contraction. Une contraction douloureuse. Le somnifère me tire vers le sommeil et les contractions sont de plus en plus vives. Je n'ai pas la force de les chronométrer. Je perds tous mes repères. Je ne sais plus quelle heure il est ! A chaque contraction, je cherche une nouvelle position qui m'apporte un petit soulagement, sur le dos, sur le côté, à quatre pattes. Je tente de nouvelles respirations pour oublier la douleur, mais celle-ci me rattrape de plus en plus violemment à chaque fois que je glisse un peu vers le sommeil. Cette lutte entre le sommeil et la douleur continue jusqu'aux premières lueurs du jour. Les effets du somnifère se sont dissipés et je me sens écrasée par une fatigue insurmontable. Je veux dormir, je suis à bout de forces ! A chaque contraction, je tente de gérer la douleur au mieux. Entre chaque contraction, je me sens soulagée mais extrêmement lasse et fatiguée. Chéri est aussi fatigué que moi. Il n'a pas pu dormir non plus face à mon agitation et à mes cris.

A 7h, une sage-femme vient effectuer un nouveau monitoring. Rester allongée sur le dos est une nouvelle épreuve. Mes contractions sont totalement anarchiques. Des fortes, des moins fortes. Très espacées ou très rapprochées. La sage-femme conclut que les choses avancent mais que le travail n'est pas réellement commencé. A ce moment-là, je commence à me demander comment je pourrai faire face aux contractions de travail si celles-ci n'en sont pas. Je dois maintenant attendre que le médecin vienne m'examiner. Les minutes sont longues. A chaque contraction, je me concentre, je me replie, totalement coupée du monde extérieur.

Vers 8h, le médecin arrive. Je dois prendre une bonne position, les poings sous les fesses pour qu'il puisse examiner mon col tout en gérant une nouvelle contraction. Avec beaucoup d'humour, il m'annonce que je suis dilatée à un bon 4 ! "Oh putain !" mon cri du coeur. Le médecin me regarde interloqué et finit par rire. Mes nerfs lâchent et je fonds en larmes ! Oui c'était bien des contractions et tout ça n'a pas servi à rien... Mon bébé est sur le chemin et tout me parait moins sombre maintenant. Ces contractions sont désormais beaucoup plus gérables... On nous annonce que nous allons descendre en salle de naissance. En quelques minutes, nous plions nos affaires, prêts à partir. Pourtant, il faudra encore beaucoup patienter. Je fais les cent pas dans le couloir en chemise de nuit. A chaque contraction, je m'accroche quelque part, me concentre sur ma respiration et attends que cela passe. Dehors il pleut toujours. Avec Chéri, nous discutons de la péridurale. Je me sens capable de gérer les contractions mais je doute vraiment de pouvoir tenir jusqu'au bout. Je suis accablée de fatigue et nous pensons tous les deux que la péridurale ne serait pas une mauvaise chose...

9h. Enfin une sage-femme vient nous chercher. Nous descendons à pied une série de couloirs. On nous installe dans la salle de naissance n°2.Un lit, des machines, un écran au plafond, tout rappelle le bloc opératoire. Le lit est installé face à une grande baie vitrée avec vue panoramique sur les arbres du parc de la clinique. Une dame blonde se présente, elle s'appelle Catherine et s'occupera de nous jusqu'à l'arrivée de notre bébé. Je dois d'abord enfiler une chemise de nuit fesses à l'air en papier bleu. Chéri lui porte la même en papier blanc par dessus ses vêtements. Je grimpe sur la table. La valse des examens commence. Je dois rester allongée et cette position est insupportable avec les contractions. On fait sortir chéri. D'abord, on me pose une perfusion pour avoir une veine me dit-on. Ensuite, arrive le monitoring. La sage-femme réexamine mon col, je suis à 4/5. Elle me demande ensuite si j'envisage une péridurale. Oui j'aimerai bien. L'anesthésiste arrive peu de temps après. Il me propose une dose légère pour commencer et repassera plus tard pour compléter. Je culpabilise un peu d'abandonner si vite. Je suis donc reliée à un fil de plus. A cela s'ajoute le tensiomètre qui mesure ma tension à intervalles réguliers et une perfusion d'ocytocines pour augmenter les contractions.

Chéri me rejoint enfin dans la salle. Il s'installe sur une chaise à côté. La douleur s'estompe jusqu'à devenir inexistante. Je reste stupéfaite par ce miracle. Désormais, mes yeux se fixent sur l'écran qui affiche mes contractions et les battements du coeur du bébé. Les contractions s'enchaînent de plus en plus vite et notre bébé les supporte bien. Je me concentre sur ma respiration pour qu'il souffre le moins possible. J'ai du mal à lutter contre le sommeil, je flotte entre le sommeil et l'éveil. Je ne suis plus du tout connectée à la réalité. Je n'ai plus la notion du temps. Il passe vite et doucement à la fois. Je suis dans un univers parallèle, j'entrevois le monde extérieur sans y prendre part. J'attends sans attendre... Chéri aussi est exténué par cette nuit surréaliste. Il s'endort presque sur sa chaise. Pour se réveiller un peu, il sort des images et histoires drôles qu'il avait préparées pour m'aider à affronter ce jour particulier. Il me donne toutes les demi-heures des granules homéopathiques pour accélérer le travail. Il patiente tout comme moi.

Vers 10h30, la sage-femme repasse faire un petit examen. Cette fois, je suis à 5/6. Ca n'avance pas vite. Devant son état de fatigue, je pousse Chéri à rentrer se reposer un petit peu à la maison pour qu'il soit éveillé lors de l'arrivée du bébé. Je reste donc seule une petite heure dans cette salle de naissance, toujours à analyser la forme des arbres du parc et les battements de coeur du petit être qui vit encore en moi. La sage-femme me surprend en train de prendre des granules. Je sens à son regard qu'elle désapprouve totalement. Chéri revient vers 11h30 à peine reposé. Vers 12h, un nouvel examen nous informe que je suis toujours à 6. Ma vessie est pleine et comme je suis dans l'incapacité de la vider volontairement, on me pose une sonde urinaire. Afin de faire avancer le travail, je m'installe assise en tailleur sur la table. Avec tous ces fils, il s'agit d'une position déjà très exotique. Il est inenvisageable de me mettre à 4 pattes ou même debout... Dehors, la pluie a cessé et le ciel bleu apparaît doucement.

13h, le travail n'avance plus. Je suis bloquée à 6 malgré les augmentations successives d'ocytocines. La sage-femme décide d'appeler le médecin pour qu'il prenne une décision. Une petite vague de panique m'envahit. Forceps ? Spatules ? Césarienne ? Episiotomie ? Toutes ces solutions me terrorisent d'avance. Avec Chéri, nous décidons de mettre en pratique nos cours d'haptonomie. Nous nous concentrons sur notre bébé et l'invitons à avancer, à descendre et à faire son chemin. Chéri pose une main sur mon périnée et une autre sur le bas de mon ventre. Avec plusieurs appels successifs, il pousse le bébé à s'enrouler à l'intérieur du bassin et à descendre vers le périnée. Moi aussi, je pose les mains sur mon ventre à chaque contraction pour motiver le bébé à descendre. Le temps semble très long. Le médecin tarde à venir et nous ne savons pas si les choses ont avancé.

Vers 14h, le médecin arrive enfin. Après un examen véritablement désagréable et douloureux, il nous annonce un 8 ! Soulagement ! Le travail a repris. Il m'annonce aussi un bel oedème. Nouvelle vague de panique, j'ai du mal à imaginer comment le bébé va bien pouvoir sortir avec un périnée aussi gonflé. Je m'installe dans une position inversée. Le dos sur la table et les genoux remontés à la taille. Mes pieds sont tenus posés sur les étriers. Les contractions sont de plus en plus sensibles. Elles deviennent rapidement douloureuses du côté gauche. La péridurale a cessé de faire effet. On me propose une nouvelle dose que je refuse avec beaucoup d'appréhension. Je tiens absolument à sentir la poussée et la sortie du bébé. Deux puéricultrices préparent les affaires de bébé. La sage-femme prépare la table d'accouchement. Nous y sommes presque ! A 15h, je suis à 9. Les contractions sont nettement douloureuses. Je commence à avoir peur de cette ultime étape. Chéri me regarde et me dit "Ca y est ! Maintenant tu as bien conscience que nous allons avoir un bébé !" Non ! Je n'ai toujours conscience de rien. J'ai encore énormément de mal à concevoir qu'un petit être vit en moi, qu'un bébé s'est installé dans mon ventre.

De nouveau seuls pour la dernière fois avant l'épreuve finale, je flotte dans un état bizarre. Je sens bien le bébé descendre. Il pousse sur l'anus à chaque contraction. C'est un sentiment rassurant de le sentir évoluer en moi. Après plusieurs bonnes contractions, je le sens remonter dans le vagin. Je sens sa tête monter puis redescendre. J'ai très envie de pousser mais je reste calme jusqu' au retour de la sage-femme. A son retour, elle me dit qu'il est temps de pousser. Elle me propose de garder ma position si je me sens bien ainsi.

Première contraction, sur les indications de la sage-femme, je pousse. J'avale un maximum d'air par la bouche, je sers le ventre de bas en haut en essayant de contracter mes abdominaux latéraux. A la fin, je relâche un peu d'air par la bouche. Je reprends mon souffle et bloque à nouveau. Cette fois, je ne parviens pas à pousser aussi fort et le bébé redescend. Ma position m'incite à lever les fesses pendant la contraction ce qui ne convient pas à la sage-femme. Pendant, ce petit temps de repos, je tente de reprendre mon souffle. L'excitation monte devant l'imminence de ce gigantesque bouleversement. La contraction arrive. J'avale un maximum d'air et je pousse de toutes mes forces, j'essaie de solliciter un par un tous mes muscles. J'ai pleinement conscience de l'épreuve que je vis, je ne suis pas paniquée. Chéri m'aide comme il peut en me motivant par sa voix et en soutenant ma tête. Je reprends mon souffle et pousse à nouveau de tous mes muscles. Cette fois, il a bien avancé ! Il est là ! Tout proche ! Une émotion jamais ressentie commence à m'envahir. Troisième contraction. Je me concentre comme jamais je ne l'ai fait dans ma vie. Je sollicite chaque bulle d'oxygène et je pousse ! Ca y est la tête est là ! Je dois arrêter de pousser pour le dégagement ! Je suis à bout de souffle. Je pousse une dernière fois doucement pour dégager les épaules. Et soudain, je le vois. Un petit bébé tout blanc. Son crâne recouvert de minuscules boucles de cheveux a pris une forme de pain de sucre pendant le travail trop long. J'observe d'abord son immense bouche écarlate et ses grands doigts. Nous sommes le 25 septembre 2006, il est 16h10. On me le pose immédiatement sur le ventre. L'émotion est trop forte. Insoutenable. J'éclate en sanglots. Il y avait bien quelqu'un dans mon ventre et il est si beau, si parfait. J'essaie de dégager le tissu de ma chemise de nuit pour qu'il soit au plus près de moi. Je regarde Chéri, je lui dis merci pour ce cadeau du ciel. Je regarde à nouveau notre fils, je le sers dans mes bras. Mes larmes n'en finissent pas de couler. Je comprends tout à coup ce que l'expression "coup de foudre" veut dire. Je deviens mère-louve à cet instant précis. C'est notre bébé. Notre réalisation. Mes larmes coulent toujours. Je lui dis que je l'aime, qu'il est toute ma vie. Il est là au creux de mon bras, tout recroquevillé. Je l'aime tant ! Je voudrai lui donner le sein, mais on me dit d'attendre les premiers soins car j'ai perdu les eaux depuis plus de 12 heures. Chéri l'accompagne. Je l'entends crier. Son papa le rassure de sa voix. Il me fait des signes pour me dire que tout va bien. Pendant ce temps, le placenta descend en quelques minutes et la sage-femme me fait 3 petits points suite à l'épisiotomie. Il revient enfin avec une couche et des traces marrons autour des yeux. Je le pose à nouveau sur mon ventre pour qu'il se réchauffe. Il est magnifique. Ses yeux sont noirs et immenses. Ils nous regardent intensément tous les 2. Doucement, je l'oriente vers un sein. Il réagit. Il ouvre la bouche. Il tire la langue. Il commence à téter de façon hésitante d'abord. Il nous regarde toujours de façon si pénétrante. Oui, nous sommes tes parents. Nous t'aimons comme des fous et nous ferons tout pour que ta vie soit la plus belle...


Mél.

vendredi 4 mai 2007

Erotomanie


Tristesse

J'ai perdu ma force et ma vie,
Et mes amis et ma gaieté;
J'ai perdu jusqu'à la fierté
Qui faisait croire à mon génie.

Quand j'ai connu la Vérité,
J'ai cru que c'était une amie ;
Quand je l'ai comprise et sentie,
J'en étais déjà dégoûté.

Et pourtant elle est éternelle,
Et ceux qui se sont passés d'elle
Ici-bas ont tout ignoré.

Dieu parle, il faut qu'on lui réponde.
Le seul bien qui me reste au monde
Est d'avoir quelquefois pleuré.


Alfred de Musset.
Autonomie & Education


Le rôle de l’éducateur, selon moi, consiste en l’accompagnement d’une personne vers un plus d’autonomie.

Qu’est-ce qu’être autonome ?
Etre autonome, c’est s’administrer soi-même, c’est se déterminer selon des règles librement choisies.

Le travail de l’éducateur a pour objectif la mise en place d’une action favorisant l’émergence du sujet.

Le travail de l’éducateur est de favoriser la prise de conscience de ce que l’on est, de ce que l’on désire, de ce que l’on pense, de ce que l’on ressent, de ce que l’on est capable de faire par soi-même, … c’est acquérir le sentiment d’exister en tant qu’individu, en tant qu’être particulier, différent des autres, distinct.

Le début de l’autonomie passe par la connaissance de soi-même, de ses propres capacités mais aussi de ses propres limites.

L’autonomie, c’est également vivre le mieux possible avec ce que l’on est et avec le monde qui nous entoure.
Etre autonome, c’est trouver les compromis acceptables entre notre réalité intérieure et la réalité extérieure.

L’art de l’éducateur est, à mon avis, de parvenir à amener une personne à trouver par elle-même la plus juste mesure possible entre le monde du plaisir et la réalité, la réciprocité entre soi et l’autre.

L’autonomie sociale nécessite le respect de règles, de tabous. Il appartient à chacun de choisir comment intégrer les règles qui permettent une « suffisamment bonne » adaptation à la vie.

En résumé, éduquer c’est donner les moyens à une personne de mieux savoir qui elle est et dans quelle réalité elle vit, afin qu’elle trouve le meilleur chemin pour son existence.

mercredi 2 mai 2007

Essais poétiques

Kaki, mes amours.
Koko, l’est pas beau.
Kuku, y’en a pu !

Je m’appelle bonjour
Je m’appelle Fabien.
Appelez-moi monsieur, ou mon vieux
On fait pas mieux Ô plus haut des cieux !
… mais ici-bas, j’suis pas un saint,
Barbara, où est ta poudre de perlinpinpin ?

Au centre du désert,
Les ocres et les sables,
Deux vieux rassis,
Rassis et secs,
Homme et femme en miettes
Dans l’immensité des silhouettes,
Unis dans leur perspective,
Entourés d’une chaleur vide,
Leur soif incongrue,
Se rassasie d’une eau épurée.

Fabien.

Strange Statue


Paul KLEE - Rêve fort.


Lettre de rupture :

« Adieu Sigmund !
Je ne suis pas ta mère !
Martha. »

Cécile Slanka.

mardi 1 mai 2007



VOS ENFANTS


Vos enfants ne sont pas vos enfants.
Ils sont les fils et les filles
De l’appel de la Vie à elle-même.
Ils viennent à travers vous, mais non de vous.
Et bien qu’ils soient avec vous,
Ils ne vous appartiennent pas.

Vous pouvez leur donner votre amour
Mais non pas vos pensées
Car ils ont leurs propres pensées.
Vous pouvez accueillir leurs corps
Mais pas leurs âmes
Car leurs âmes habitent la maison de demain
Que vous ne pouvez visiter, pas même dans vos rêves.
Vous pouvez vous efforcer d’être comme eux
Mais ne tentez pas de les faire comme vous
Car la Vie ne va pas en arrière,
Ni ne s’attarde avec hier.

Vous êtes les arcs par qui vos enfants
Comme des flèches vivantes sont projetés.
Et,
Il vous tend de Sa puissance pour que Ses flèches
Puissent voler vite et loin.
Que votre tension par la main de l’Archer
Soit pour la joie
Car, de même qu’il aime la flèche qui vole,
Il aime l’arc qui est stable.


Khalil GIBRAN.
NE PLEURE PAS – Obsèques


Je suis seulement passé de l’autre côté.
Je suis Moi, tu es Toi.
Ce que nous étions l’un pour l’autre, nous le sommes toujours.
Donne moi le nom que tu m’as toujours donné.
Parle moi comme tu l’as toujours fait.
N’emploie pas un ton différent.
Ne prends pas un air solennel ou triste.
Continue à rire de ce qui nous faisait rire ensemble …
Prie, souris, pense à moi, prie avec moi.
Que mon nom soit prononcé à la maison
Comme il l’a toujours été,
Sans emphase d’aucune sorte, sans une trace d’ombre.
La vie signifie toujours ce qu’elle a toujours signifié.
Elle est ce quelle a toujours été ; le fil n’est pas coupé.
Pourquoi serais-je hors de ta pensée ?
Simplement parce que je suis hors de ta vue ?
Je ne suis pas loin, juste de l’autre côté du chemin …
Tu vois, tout est bien …
Tu retrouveras mon cœur, tu retrouveras les tendresses épurées.
Essuie tes larmes, et ne pleure pas si tu m’aimes.


Eglise St Augustin (Lyon) – « Confessions ».
« Qu’est-ce qu’un éducateur ?
Un jardinier qui respecte les lois de la nature,
Qui sait bien qu’il faut du temps pour faire un arbre,
Qui ne cesse de bêcher, de biner, d’arroser,
Dans l’attente de voir la jeune pousse
Germer et grandir à la lumière du soleil.

Qu’est-ce qu’un éducateur ?
Un être de patience
Qui sait écouter avec attention,
Faire route avec celui dont il a la charge.

Qu’est-ce qu’un éducateur ?
Un adulte qui, devant un petit d’homme, ne dit jamais :
« C’est impossible ! Il n’y arien à faire … »
Mais qui pense :
« Il y a une source à faire naître. »

Qu’est-ce qu’un éducateur ?
C’est quelqu’un qui ne tire jamais un trait et qui sait
Qu’il y a toujours quelque chose à faire et à espérer.
Quelqu’un qui fait jaillir la source
Enfouie au cœur de l’enfant. »

Père Panafieu (archevêque de Marseille).

Bref, c’est un fanatique … de l’espérance !!!
Ordre & Désordre

L’ordre ne naît que du désordre.
Le désordre n’est qu’un autre ordre.



Honneur & Horreur

Combien d’horreurs furent commises pour l’honneur de telle ou telle patrie, religion, famille … ?

Le Cynisme, c’est l’expression du triomphe du Moi à ne pas être angoissé par telle ou telle perspective d’horreur.



Don & Pardon

Le pardon, plus fort que le don, car il est acceptation de la soumission consentie, par laquelle le sujet en ressort grandi.
Pardonner, c’est accepter l’insoumission de l’autre (à la loi tacite des échanges humains). Cette sagesse rend, in fine, dominant celui qui la pratique.
LARMES (André Comte-Sponville)


« Ne me secouez pas ; je suis plein de larmes. » Cette formule d’Henri Calet m’a toujours touché. Les larmes ressemble à la mer, dont nous sommes issus. C’est de l’eau salée, qui vient humidifier la cornée, qui la protège par là. Mais pourquoi coulent-elles quand on a du chagrin ? On dirait que le cœur déborde. Qu’il retrouve en lui, intarissable, inconsolable, l’océan primordial du malheur. Ou est-ce celui du vivre, qui vient tout emporter, tout nettoyer, jusqu’à l’envie de pleurer ?


Christian BOBIN : « Les rires, ce sont des larmes qui se consolent toutes seules. »
TIMIDITE


C’est une sensibilité exagérée au regard de l’autre, comme une peur d’être jugé, comme une honte d’être soi, mais sans culpabilité, et sans autre raison de rougir ou de bafouiller que cette rougeur même ou cet embarras de la parole. Les uns la ressentent surtout devant une foule, d’autres dans le tête-à-tête. C’est peut-être que les 1ers craignent surtout d’être vus, et les 2nds d’être devinés.

EMOTIONS

Selon certains chercheurs, le QI n’intervient que pour 20% dans la réussite personnelle des individus.
C’est pourquoi on parle, de nos jours, d’intelligence émotionnelle, le QE.


« On peut toujours vivre sans émotions. Mais une telle vie sans force ni nuances reste toujours ceci : un bide ontologique. » Le philosophe Alain Thoueille résume bien l’importance des émotions.

« Celui qui ne s’émeut a l’âme d’un barbare
Ou n’en a point du tout. » (François de Malherbe)

Peur, tristesse, rire, colère … sont essentielles à notre équilibre.
Elles influencent nos perceptions et déterminent nos réactions à l’environnement.

D’ailleurs leur disparition mais aussi leur caractère exagéré sont signe de pathologie.

En latin, « emovere » signifie « faire mouvement à partir de », « être excité », « sortir de son état présent par quelque chose qui bouleverse, remue, ébranle ».


Les recherches psychophysiologiques permettent de montrer expérimentalement que l’activation biologique caractérisant les états émotionnels résulte de la mise en jeu de systèmes endocriniens multiples où neurones et hormones entrent en interaction.

ENVIRONNEMENT
SYSTEME NERVEUX CENTRAL
Comportement
Syst. neuroendocrinien
Tempérament
Métabolisme énergétique
Système cardiovasculaire
Système immunitaire
Facteurs génétiques
Influences précoces
Apprentissages

Emotion et mémoire sont étroitement liées dès le premier jour de vie de l’être humain avec des répercussions sur toute son histoire personnelle.

Que ce soit dans ses substrats biologiques, dans ses ancrages psychiques ou dans son expression même, chercheurs et praticiens s’accordent sur la complexité du système émotionnel.

L’émotion naît d’une transaction, d’une relation dans laquelle une personne et son environnement s’influencent mutuellement.

Symptôme d’une souffrance, les émotions sont au cœur de toutes les psychothérapies.
Car si l’émotion est une façon particulière de jouir et de souffrir, c’est aussi un moyen de penser et de communiquer.

Les phénomènes qui sous-tendent l’émotion ont un effet constructif ou destructeur selon qu’il s’agit d’émotions positives ou négatives.

Ce terme d’émotion est peu utilisé en psychanalyse où on lui préfère celui « d’affect » :

Dans le modèle freudien (in Métapsychologie), l’appareil psychique est mis en tension par les pulsions, dont on peut observer deux effets : l’affect et la représentation (ex : la madeleine de Proust).
L’affect correspond aux aspects quantitatifs, la représentation aux aspects qualitatifs des représentants de la pulsion.
Les affects positifs accompagnent la satisfaction pulsionnelle tandis que les affects négatifs mettent en tension l’appareil psychique (principe de plaisir/déplaisir).

« L’émotion […] une modalité d’expression destinée à informer autrui d’une situation particulière, chargée de valeur pour le sujet. » (S. Freud)

Mais l’émotion apparaît comme plus complexe, plus nuancée que l’affect.



Mélanie Klein a insisté sur le caractère extrême des émotions du bébé au début de son existence extra-utérine, liées aux relations d’amour et de haine pour l’objet (partiel) position schizo-paranoïde.
Puis, la haine se teinte de culpabilité, et l’amour d’ambivalence
position dépressive.


Pour Wilfried Bion, les liens entre les objets internes (ou intériorisés) sont des liens émotionnels (A : amour / H : haine / C : connaissance).
Les liens A et H sont passionnels et correspondent à des clivages.
Le lien C correspond à l’émotion liée à l’incertitude et à la tension qu’il faut supporter devant l’inconnu en attente d’un sens.
Le lien C est le lien psychanalytique par excellence.



Que dit la philosophie des émotions ?

André Comte-Sponville définit les émotions comme des affects momentanés, qui nous meuvent plus qu’ils ne nous structurent (comme le feraient les sentiments) ou qu’ils ne nous emportent (comme le feraient les passions).
Par exemple, la colère, la peur, le coup de foudre sont des émotions … qui peuvent déboucher sur des sentiments ou des passions (haine, anxiété, amour).

Alain écrivait : « Une suite d’émotions vives et liées au même objet produit la passion et l’état de passion surmonté se nomme le sentiment. »


Les frontières entre les différents affects, émotions restent floues … et ce flou est essentiel à l’émotion, car si l’on y voyait absolument clair, on ne serait pas ému.
Jean de La Fontaine - Le Loup et le Chien

Un Loup n'avait que les os et la peau, Tant les chiens faisaient bonne garde. Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau, Gras, poli, qui s'était fourvoyé par mégarde. L'attaquer, le mettre en quartiers, Sire Loup l'eût fait volontiers ; Mais il fallait livrer bataille, Et le Mâtin était de taille A se défendre hardiment. Le Loup donc l'aborde humblement, Entre en propos, et lui fait compliment Sur son embonpoint, qu'il admire. "Il ne tiendra qu'à vous beau sire, D'être aussi gras que moi, lui repartit le Chien. Quittez les bois, vous ferez bien : Vos pareils y sont misérables, Cancres, haires, et pauvres diables, Dont la condition est de mourir de faim. Car quoi ? rien d'assuré : point de franche lippée : Tout à la pointe de l'épée. Suivez-moi : vous aurez un bien meilleur destin. " Le Loup reprit : "Que me faudra-t-il faire ? - Presque rien, dit le Chien, donner la chasse aux gens Portants bâtons, et mendiants ; Flatter ceux du logis, à son Maître complaire : Moyennant quoi votre salaire Sera force reliefs de toutes les façons : Os de poulets, os de pigeons, Sans parler de mainte caresse. " Le Loup déjà se forge une félicité Qui le fait pleurer de tendresse. Chemin faisant, il vit le col du Chien pelé. "Qu'est-ce là ? lui dit-il. - Rien. - Quoi ? rien ? - Peu de chose. - Mais encor ? - Le collier dont je suis attaché De ce que vous voyez est peut-être la cause. - Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas Où vous voulez ? - Pas toujours ; mais qu'importe ? - Il importe si bien, que de tous vos repas Je ne veux en aucune sorte, Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. " Cela dit, maître Loup s'enfuit, et court encor.
Si...

"Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;
Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre,
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;
Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d'un mot ;
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,
Et si tu peux aimer tous tes amis en frères,
Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ;
Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ;
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n'être que penseur ;
Si tu sais être dur, sans jamais être en rage,
Si tu sais être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral et pédant ;
Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d'un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,
Alors les Rois les Dieux la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis,
Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un homme mon fils !"

Rudyard Kipling.

Ce poême fut écrit en 1910, à l'intentionde son fils, John, alors agé de 12 ans.John mourrut lors de la 1ère guerre mondiale.
Un peu de poésie sur la politique française
"Ce n'est pas la girouette qui tourne, c'est le vent." (Edgar Faure)
"Voici que s'avance l'immobilisme et nous ne savons pas comment l'arrêter" (Edgar Faure)
"Saint Louis rendait la justice sous un chêne. Pierre Arpaillange la rend comme un gland" ( André Santini ).
"Je me demande si l'on n'en a pas trop fait pour les obsèques de François Mitterrand. Je ne me souviens pas qu'on en ait fait autant pour Giscard." (André Santini).
"Les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent" (Henri Queuille)
"Les socialistes aiment tellement les pauvres qu'ils en fabriquent" (Jacques Godfrain).
"Il est plus facile de céder son siège à une femme dans l'autobus qu'à l'Assemblée nationale" (Laurent Fabius).
"Quand le moment est venu, l'heure est arrivée" (Raymond Barre).
"La meilleure façon de résoudre le chômage, c'est de travailler" (Raymond Barre).
"Même en avion, nous serons tous dans le même bateau" (Jacques Toubon).
"La droite et la gauche, ce n'est pas la même chose" (Pierre Mauroy).
"Villepin fait tout, je fais le reste" (Renaud Muselier).

"Cette semaine, le gouvernement fait un sans faute; il est vrai que nous ne sommes que mardi"( François Goulard ).
"Il doit bien rester un angle de tir pour la paix" ( Bernard Kouchner).
"Mamère Noël est une ordure" (Michel Charasse).
"La moitié du nuage d'ozone qui sévit dans la région parisienne est d'importation anglaise et allemande" ( Roselyne Bachelot ).
"C'est l'union d'un postier et d'une timbrée" ( Dominique Strauss-Kahn, à propos de l'alliance LO-LCR ).
"A mon âge, l'immortalité est devenue une valeur-refuge" (Valéry Giscard d'Estaing, reçu à l'Académie Française).
"C'est un texte facilement lisible, limpide et assez joliment écrit : je le dis d'autant plus aisément que c'est moi qui l'ai écrit" (Valéry Giscard d'Estaing au sujet du projet de Constitution Européenne).
"C'est une bonne idée d'avoir choisi le référendum, à condition que la réponse soit oui" (Valéry Giscard d'Estaing au sujet du projet de Constitution Européenne).
"Si Bush et Thatcher avaient eu un enfant ensemble, ils l'auraient appelé Sarkozy" (Robert Hue).
"J'étais partisan du non, mais face à la montée du non, je vote oui" (Manuel Valls).
"Que l'on soit pour ou contre la Turquie, on ne pourra pas changer l'endroit où elle se trouve" (Michel Barnier).
"Les veuves vivent plus longtemps que leurs conjoints" (Jean-Pierre Raffarin).
"Le pétrole est une ressource inépuisable qui va se faire de plus en plus rare" (Dominique de Villepin).
"Même quand je ne dis rien, cela fait du bruit" (Ségolène Royal).
CITATIONS - Jean-Claude VAN DAMME




"Si tu travailles avec un marteau-piqueur pendant un tremblement terre, désynchronise-toi, sinon tu travailles pour rien."


"Un biscuit ça n'a pas d'esprit, c'est juste un biscuit. Mais, avant, c'était du lait, des œufs et dans les œufs, il y a la vie potentielle."

"Selon les statistiques, il y a une personne sur
cinq qui est déséquilibrée. S'il y a 4 personnes autour de toi et qu'elles te semblent normales,c'est pas bon."

"Mon modèle, c'est moi-même ! Je suis mon meilleur modèle parce que je connais mes erreurs, mes qualités, mes victoires et mes défaites.
Si je passe mon temps à prendre un autre modèle comme modèle, comment veux-tu que ce modèle puisse modeler dans la bonne ligne ? »

« Si tu téléphones à une voyante et qu'elle ne décroche pas avant que ça sonne, raccroche."

"Je suis fasciné par l'air. Si on enlevait l'air du ciel, tous les oiseaux tomberaient par terre ... et les avions aussi. En même temps, l'air tu peux pas le toucher ... Ca existe et ça n’existe pas. Ca
nourrit l'homme sans qu'il ait faim ... It's magic,
l'air c'est beau et en même temps tu peux pas le voir, c'est doux et tu peux pas le toucher. L'air c'est un peu comme mon cerveau"

"Je crois au moment. S'il n'y a pas le moment, à ce moment-là, il faut arriver à ce moment-là,
au moment qu'on veut."

« T'as pas besoin d'un flash quand tu photographies un lapin qui a déjà les yeux rouges."

“Si tu invites des gens qui ont tous le même groupe sanguin à une fête, mais que tu le leur dis pas,
ils vont parler d'autre chose."

"Si tu dors et que tu rêves que tu dors, il faut que tu te réveilles deux fois pour te lever."

"Si t'es perdu dans la forêt et que tu restes immobile pendant deux ans, il va pousser de la mousse sur un coté de tes jambes. C'est le nord."

"Si tu parles à ton eau de javel pendant que tu fais la lessive, elle est moins concentrée."

"Si tu attends le mois d'octobre pour faire des poissons d'avril, tu attrapes plus de gens."

J-C Van Damme
CITATIONS


CHURCHILL, en voyant un chameau a dit que ça ressemblait à un cheval dessinait par un comité.

EINSTEIN : « La vie, c’est comme le vélo. Si on avance pas, on tombe. »

Antoine de SAINT-EXUPERY : « Si je diffère de toi, loin de te léser, je t’augmente. »

GHANDI : « Les seuls démons de ce monde sont ceux qui grouillent dans notre propre cœur et c’est là que doivent se livrer tous nos combats. »

LACAN : « Aimer, c’est donner ce que l’on a pas »

NASIO : « La douleur aiguise la perception endopsychique, fait percevoir la vérité et ouvre à une tristesse sereine. »

FREUD : « Trois métiers impossibles : gouverner, psychanalyser, éduquer. »

« Le ciel est trop haut, la terre est trop basse, le comptoir (le zinc) est à ma hauteur. »

LACAN : « Le transfert est de l’amour qui s’adresse au savoir .»

« C’est donc ça être adulte ! Avoir un compteur qui va à 22O Km/h, et ne jamais rouler à plus de 130 Km/h. »

Sacha GUITRY : « Ce qu’il y a de plus profond chez elle, c’est son sommeil. »

« L’homme blanc a toujours une montre mais il n’a jamais le temps. »

Jacques PERRIN : « Mon père était aveugle, ma mère était voyante, ça fait une moyenne. »

Amélie NOTHOMB : « Marcher, c’est lever le pied, s’effondrer et se retenir au dernier instant. »

(Un enfant) : « Père Noël, j’ai pas été sage tout le temps cette année, mais si tu peux quand même m’apporter des jouets un peu cassés mais pas trop. »

J-F MATTEI : « Guérir, c’est mourir plus tard. »

William SHELLER : « Une pendule arrêtée donne l’heure exacte deux fois par jour. »

CLAUDEL : « Tout homme est un arbre qui marche. »

M. DAX : « Je ne sais plus ce que je peux faire … pitié, peut-être. »

« Maman me dit que je suis beau, maman me ment, maman m’aime. Maman me dit que pépé est parti faire un long voyage, maman me ment, maman m’aime. »

Pr CHORON : « 2 yeux qui voient un beau cul ne valent pas un doigt qui le touche. »

François PERRIER : « C’est bien l’analyste comme sujet qui advient comme mémoire du désir inconscient de l’autre. »

J-Y LELOUP : « La vie n’a pas de sens, c’est à toi de lui en donner un. Nous sommes sur terre pour cela, nous nous aimons pour que la vie ne soit pas absurde et pour que la mort n’ait pas le dernier mot. »

MICHAUX – Poteaux d’angle : « N’apprends qu’avec réserve. Toute une vie ne suffit pas pour désapprendre ce que, naïf, soumis, tu t’es laissé mettre dans la tête – innocent ! – sans songer aux conséquences. »

PORCHIA : « Il est des douleurs qui ont perdu la mémoire et qui ne se souviennent pas pourquoi elles sont douleurs. »

Christian BOBIN : « Les rires, ce sont des larmes qui se consolent toutes seules. »

« Perdre tout espoir, c’est ça la liberté. »

Amélie NOTHOMB : « On n’est jamais si heureux que quand on a trouvé le moyen de se perdre. »

« Qui veut faire quelque chose trouve un moyen, qui ne veut rien faire trouve une excuse. »

W. Bion : « Le lien C (Connaissance) correspond à l’émotion liée à l’incertitude et à la tension qu’il faut supporter devant l’inconnu en attente d’un sens.
Le lien C est le lien psychanalytique par excellence. »
« Etre responsable, c’est tenir ses promesses. » (Nietzsche)

« Juger, c’est ne pas comprendre. Car si l’on comprenait, on ne jugerait pas. » (Malraux).

« Rien ne vaut rien. Il ne se passe rien. Et cependant tout arrive. Mais cela est indifférent.» (Nietzsche).

« […] Or je veux que tu saches, avant d’aller plus loin,
qu’ils furent sans péchés ; et s’ils ont des mérites,
cela ne suffit pas, sans le baptême,
qui est le seuil de la foi que tu as ;
et s’ils vécurent avant la loi chrétienne,
ils n’adorèrent pas Dieu comme il convient :
je suis moi-même un de ceux-là.
Pour un tel manque, et non pour d’autres crimes,
Nous sommes perdus, et notre unique peine,
Est que sans espoir nous vivons en désir. »
DANTE-La Divine Comédie-L’enfer-chant IV-1er cercle, les limbes.
« Le rôle du père, c’est de rendre la mère heureuse, pour qu’elle ne rende pas fous les enfants. » (anthologie Allô, maman ici bébé, avec John Travolta).

« Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles. » (Sénèque)


« Prouver que j'ai raison serait accorder que je puis avoir tort. »
(Pierre-Augustin Caron Beaumarchais-extrait Le Mariage de Figaro)



« Qui vit sans folie n’est pas si sage qu’il croit. » - La Rochefoucault.


« Un vase est fait d’argile mais c’est son vide qui le rend propre à sa tâche. » - Lao Tseu.


« Maintenant, je ne vais plus bien, je vais mal au contraire. Mais il n’y a plus de squelette dans le placard. » - Gabrielle Rubin.



« Je est un autre » Rimbaud

« Je ne suis pas moi » Sartre


« Chacun a le droit d’être fou, à condition de rester fou séparément. C’est là que commencerait la folie, si on voulait imposer sa folie privée à l’ensemble des sujets. » Lacan.

« Ce qui dans l’amour est aimé, c’est … ce qui va au-delà du sujet, c’est littéralement ce qu’il n’a pas. » Lacan.
"D'un oeil observer le monde extérieur, de l'autre regarder au fond de soi-même" MODIGLIANI

"On ne sors de l'ambiguïté qu'à son détriment !" Cardinal de Retz
SOMNAMBULISME


Du latin, sonnus, sommeil et ambulare, marcher.

C’est une déambulation nocturne inconsciente, avec une activité motrice.

Il survient dans la 1re partie de la nuit et dure de quelques secondes à une trentaine de minutes.

Il apparaît à la période de latence et cesse, en général, après la puberté.

Le somnambulisme naturel (ou spontané), différent de l’hypnotisme, est rattaché à l’hystérie monosymptomatique ou à l’épilepsie.


Pour S. Freud :

Il est en relation avec la satisfaction de désirs sexuels.
Il suggère que l’essence de ce phénomène est le désir d’aller dormir là où l’on a dormi dans son enfance.
Il pourrait être lié à un désir préconscient.


Houzel, rejoint Freud.

On peut observer des équivalences avec l’énurésie et les terreurs nocturnes.
L’ ANALYSE TRANSACTIONNELLE


L’analyse transactionnelle renvoie au terme de « transaction », c’est-à-dire d’échange entre un émetteur et un récepteur.

On distingue plusieurs types de transactions :
- La transactions parallèle : Lorsque les protagonistes sont « sur la même longueur d’ondes ». Il y a toujours accord entre les personnes. C’est la plus efficace.
Ex : « - Quelle heure est-il ?
- -Il est 15h.
- -Nous avions rendez-vous à 15h30, nous allons être en retard.
- - OK, on s’arrête à la prochaine cabine téléphonique pour prévenir. »
-
- La transaction croisée : C’est lorsque la réponse donnée n’est pas celle attendue par la question.
- Ex : « - Quelle heure est-il ?
- - Il est bien temps de s’occuper de l’heure, tu te débrouilles toujours pour partir
- trop tard.
- - … silence … »
-
- La transaction cachée : Ce sont les non-dits où l’on observe un second degré de communication, en filigrane, perceptible par de micro-gestes, des mimiques. Il peut s’agir d’une communication perverse, manipulatrice.
- Ex : « - Quelle heure est-il ? (c’est de ta faute si nous sommes en retard)
- - Oui, je sais, nous aurions dû partir plus tôt, mais avec tout ce que j’avais à
- faire. (si tu m’avais aidé, nous n’en serions pas là).
-
- La transaction tangentielle (bloquée) : Par exemple, à la question « où est le dossier ? », la réponse sera « pourquoi, tu en as besoin ? »




Les états du Moi :


1 - L’état du Moi parent :

Il résulte de l’éducation, des messages, des expériences, des modèles rencontrés au cours de notre vécu.
Le système P (Parent) est notre mémoire, notre banque de données, notre acquis.
Il nous offre des certitudes et des convictions.
C’est notre conception du monde et de la vie.
Il intègre la culture, les traditions, les normes et les valeurs.
C’est l’état du Moi qui se fonde sur la morale et le souci de protection.

C’est la vie apprise.

L’analyse transactionnelle emploie le mot « parent » car nous nous comportons plutôt comme des parents lorsque nous sommes dans cet état du Moi.
Mais attention, le parent existe dès l’âge de 6 ans et n’attend pas que la personne soit devenue elle-même père ou mère pour exister.

Comment repérer l’état du Moi Parent en action ?

- Les commandements : fais ceci, ne fais pas cela, toujours, jamais, il faut, on doit, fais attention, viens ici, sois prudent, tais-toi, parce que je te l’ai dit, écoutez-moi, …

- Les jugements : c’est ridicule, idiot, c’est bien, continuez, vous êtes tête en l’air, typiquement masculin/féminin, tous les patrons sont des …, etc.

- Les proverbes ou clichés : le chef a toujours raison, quand tu veux tu peux, tourne sept fois la langue dans ta bouche avant de parler, …

- Les gestes : l’index pointé, secouer la tête, faire un clin d’œil, tape sur l’épaule,…

- Les attitudes : mains sur les hanches, toiser, croiser les bras, mettre le menton dans la main, …

- Les physionomies : froncer les sourcils, pincer les lèvres, lever les bras au ciel, …


A quoi sert l’état du Moi Parent ? Les fonctions du parent ?

- A indiquer les normes : de façon positive (c’est le parent contrôlant (ou normatif) positif), de façon négative (c’est le parent contrôlant (ou persécuteur) négatif).
- A donner de l’aide : de façon positive (c’est le parent nourricier (ou donnant) positif), de façon négative (c’est le parent nourricier (ou sauveur) négatif).





Le Parent Contrôlant Positif :

Il énonce des règles, des droits, des devoirs et les fait appliquer.
Les règles qu’il propose sont applicables, utiles, contractuelles, protectrices, souples.

Le Parent Contrôlant Négatif :

Il écrase, critique, fait du chantage.
Les règles qu’il propose sont inapplicables, inutiles, arbitraires, humiliantes, rigides.

Le Parent Nourricier Positif :

Il diagnostique les besoins et développe les motivations, veille aux conditions de travail, aide efficacement.
Il propose une aide qui correspond à son rôle, selon ses capacités, de bon cœur, en réponse à une demande, en faisant moins de 50% du chemin.

Le Parent Nourricier Négatif :

Il fait tout à la place des autres, na sait pas déléguer, étouffe par sa présence.
Il propose une aide qui ne correspond pas à son rôle, sans en être capable, en se forçant beaucoup, sans se soucier de la demande, en faisant bien plus que 50% du chemin.



2 – L’état du Moi adulte :

Il agit par le raisonnement et l’expérimentation.
Il traite les informations extérieures à un instant donné, sans préjugé ni illusion.
Il classe, analyse, organise, décide.

C’est l’aptitude à bien rassembler toutes les informations nécessaires pour prendre des décisions. Il nous aide à négocier.

Enfin, le Moi adulte résout nos contradictions et nos conflits internes.
L’image la plus employée est celle de l’ordinateur.

C’est la vie expérimentée.


Comment repérer l’état du Moi Adulte en action ?

Quand l’Adulte est aux commandes, la personne est calme, ne montre pas d’émotions, écoute, pose des questions d’information et regarde l’autre bien en face.

Des questions :

Qui, quoi, où, quand, comment, pourquoi, lequel, qu’est-ce qui vous fait penser cela, quelle heure est-il, avez-vous pris une décision, qu’allez-vous faire, qu’attendez-vous de moi ?

Des déclarations brèves, franches, directes :

Je suis d’accord, voici mon opinion … mais ce n’est que mon opinion, ce n’est pas la vérité. La marge d’erreur est …, je présente le pour et le contre, attendez je vais réfléchir …

Attitudes corporelles :

Relaxe mais attentive, tête droite, regard direct, voix calme, jambes posées au sol, bras ouverts …



3 – L’état du Moi enfant :

Il est constitué essentiellement d’émotions et de sentiments.

C’est l’univers des passions, de la vie sensuelle, de la sensibilité, de l’irrationnel, des peurs, des angoisses, des colères, des tristesses, des joies, des enthousiasmes, des amours, des haines, de l’imagination, de la créativité …

C’est le lieu de nos motivations.
C’est notre caisse de résonance, le lieu de nos impulsions, de nos sensations, de notre spontanéité, de la chaleur humaine, des relations, de la simplicité, du contact, de la timidité, de la peur de l’autre, de la soumission ou de la révolte, de la débrouillardise et de l’astuce.

C’est aussi l’énergie pour satisfaire les besoins biologiques (faim, soif, etc).

C’est la vie ressentie.

Cet état du Moi Enfant, comme c’est le cas également pour les autres états du Moi, fonctionne toute notre vie.


Comment repérer l’état du Moi Enfant en action ?

Le Moi Enfant se manifeste surtout par des gestes plutôt que par des paroles.

Expressions :

Euh …, c’est chouette, y’en a marre, beurk, super, tu parles, quel con, je ne sais plus quoi dire, ok, pas question …

Ton de voix :

Variable ou contracté et faible, ou bruyant et excité.

Gestes :

Fumer, mâcher, mimer, « faire beaucoup de gestes », se tordre les mains, se gratter, tortiller les cheveux, tripoter un crayon, dessiner pendant une réunion, bâiller …

Sensations :

Enervement, bien-être, démangeaisons, battement de cœur, larmes, rires, rougeur ou pâleur soudaine, tremblements…

Attitudes :

Les pieds sur la table, négligé, affalé, bomber le torse, agité, contracté, déprimé, bien dans sa peau, sympathique …

Les yeux :

Mouvants, à droite ou à gauche, baissés, suppliants, rieurs, complices …


Les fonctions du Moi Enfant :

Il existe deux fonctions typiques :

- S’adapter aux règles de la vie en société : de façon positive (c’est l’Enfant Adapté) ou négative (c’est l’Enfant Soumis).
- Se laisser aller à la spontanéité naturelle : en positif (c’est l’Enfant Libre) ou en négatif (c’est l’Enfant Rebel).

L’Enfant Adapté : Il fait ce qu’il convient de faire pour être bien intégré, aménage
fructueusement les contraintes et les envies.
Il est épanoui, obéissant, à l’aise, réaliste, clair.

L’Enfant Soumis : Il n’exprime pas ses idées, se plaint et rumine tout seul.
Il est brimé, influençable, sans confiance en lui, anxieux, confus, se sent
coupable (culpabilité).

L’Enfant Libre : Il est très motivé pour ce qu’il fait, se passionne et s’intéresse. Ses notions et
ses sentiments l’aident à communiquer avec les autres. Il est égoïste.
. Il est direct, simple, créatif, indépendant, spontané.

L’Enfant Rebel : Il attaque systématiquement et avec maladresse, rejetant toute contrainte. Il
est impulsif et agressif de façon désagréable. Il est provocant, maladroit,
destructeur, opposant à toute autorité, remet en cause.










Les 4 moyens pour connaître les états du Moi :

- Le comportement : Observer les vêtements, la voix, le vocabulaire, les attitudes, les
postures.

- L’effet que l’on fait sur les autres : Analyser les types de réponses données ou
suscitées (ex : si une personne me fait la morale,
elle se sert alors de son Moi Parent. Je peux donc
en conclure que je suis branché sur mon Moi
Enfant).

- L’histoire : Faire l’inventaire du passé, la famille, l’école, les origines socio-
culturelles, les histoires d’enfance.

- Le vécu : Faire l’autodiagnostic de ce que je pense, fais, ressens, de tout ce que je vis.



Conseils d’utilisation des états du Moi :


1- Pour résoudre un problème, il est utile de se poser trois questions :
Est-ce de ma responsabilité de résoudre ce problème ? (Parent)
En ai-je les moyens ? (Adulte)
En ai-je envie ? (Enfant)
La réponse affirmative aux trois questions facilite la résolution du problème.

2- Pour prendre une décision, il est utile de faire le point avec ses 3 états du Moi :
Que dit mon Moi Parent ?
Que dit mon Moi Adulte ?
Que dit mon Moi Enfant ?
… et de décider en accord avec ces trois états.
Celui que l’on oublie se rappelle à notre souvenir plus tard et nous fait regretter notre décision.

3- Pour être efficace, un individu doit maintenir ses états du Moi vivants, spécialisés, dialoguant entre eux :
Vivants en les actualisant tous les trois. Il est nécessaire d’investir chacun des états suivant les situations.
Spécialisés : chaque état fonctionne à son tour et jamais en même temps que les autres. Il convient d’utiliser le bon état au bon moment suivant sa spécialité.
Dialoguant entre eux : chaque état est perméable aux autres. L’Adulte a ainsi accès à des informations sur le Parent et sur l’Enfant, organisant un dialogue intérieur très utile.


(E. Berne in « Que dîtes-vous après avoir dit bonjour ? », M. James & D. Jongward in « Naître gagnant », Dusay).



Quelques exemples pour mieux comprendre les états du Moi :


Devant une œuvre d’art moderne :
Parent : Mon Dieu ! Mais qu’est-ce que c’est donc sensé représenter ?
Adulte : Cela coûte 2OO € à en croire l’étiquette.
Enfant : Oh ! Les belles couleurs !

Face à un acte de violence dans la rue :
Parent : Ca lui apprendra à cette fille à sortir aussi tard.
Adulte : Je ferais mieux d’appeler la police.
Enfant : Enfin un peu d’action !


En entendant le fracas d’une musique rock :
Parent : C’est vraiment horrible ce que les jeunes peuvent écouter de nos jours.
Adulte : J’ai du mal à penser ou à parler quand la musique est aussi forte.
Enfant : Ca me donne envie de danser.

Il flotte une odeur de chou :
Parent : Le chou, c’est bon pour la santé de toute la famille.
Adulte : Le chou a une forte teneur en vitamine C.
Enfant : Rien au monde ne pourrait me forcer à manger ce truc qui sent mauvais.

Une personne inconnue vous met la main sur l’épaule :
Parent : Ne te laisse jamais toucher par un inconnu.
Adulte : Je me demande pourquoi il fait ça.
Enfant : Il me fait peut.


Synthétiquement :

Triple MOI
Moi Parent (P) : valeurs, références, jugements.
Moi Adulte (A) : rationnel, logique, réflexion.
Moi Enfant (E) : besoins, désirs, émotions, ressentis.
Réserve d’énergie


Parfois, les Moi peuvent se chevaucher, contaminant ainsi un autre Moi :

Dans les névroses hystériques, le Moi Adulte s’efface au profit des Moi Parent et Enfant.
Dans les névroses obsessionnelles, le Moi Enfant s’efface au profit des Moi Parent et Adulte.
LA NOTION DE CONTENANCE


Ce terme s’inspire de la pensée de Bion :

Le travail accompli par l’être humain est de métaboliser des impressions brutes afin de les rattacher à des réalités et de les transformer en éléments alpha.
La fonction permettant cette transformation est dépendante du rôle de la mère qui, recevant sous forme de projections des sensations, des peurs sans mots (indicibles) peut les désintoxiquer, en métamorphosant le contenu pour qu’il puisse, en retour, être ré-intégré sous une forme tolérable car elle donne du sens.
Cette métabolisation peut être étendue à l’action éducative faite auprès de jeunes qui, momentanément submergés par un matériel émotif bien en deçà du verbal, parviennent à se réorganiser dans la mesure où ils rencontrent un adulte qui, suffisamment sécurisé, empathique mais pourtant distancié de leur drame, peut nommer ce qui est vécu, donner sens à l’inintelligible et structurer un univers chaotique.

Dans les phases de désarroi de personnes en souffrance, cette fonction de contenance est essentielle pour fortifier les bases mêmes de l’identité afin d’éviter les sensations de cataclysmes psychiques, générateurs de persécutions, de détériorations, de passages à l’acte destructeurs.
La contenance est une protection qui permet de ne pas se répandre dans le trou noir de la psyché (Cf. B.Bettelheim).
PRINCIPE DE PLAISIR & PRINCIPE DE REALITE


L’être humain est régi par deux grands principes qui sont le principe de plaisir et le principe de réalité (cf. S.Freud in « Métapsychologie »).

Ces deux principes sont à la fois en concurrence et complémentaires.
André Conte-Sponville explique que le principe de réalité n’est pas le contraire du principe de plaisir. C’est plutôt sa forme lucide et intelligente, qui s’y soumet en tenant compte –dans sa recherche du plaisir et pour l’atteindre- de la réalité.
Il s’agit toujours de jouir le plus possible, de souffrir le moins possible mais en tenant compte des contraintes et des dangers du réel.
Cela nous conduit souvent à différer le plaisir, voire à y renoncer ponctuellement ou à accepter un déplaisir, pour jouir, plus tard, davantage ou plus longtemps.
Ce n’est pas échapper au principe de plaisir, c’est s’y soumettre autrement.
Mais le principe de réalité est justement ce qui nous libère de la dictature du court terme, du tout de suite et maintenant : principe de prudence et d’imagination.

La difficulté d’être, pour reprendre les termes de J. Cocteau, se situe bien souvent dans l’articulation même de ces deux principes.

Comment éviter alors que ne se creuse un trop grand fossé, un si grand fossé qu’il devient ardu de le franchir, comment éviter le clivage ? Comment favoriser la meilleure cohabitation ?

Entre un plaisir fantasmatique, tout-puissant et une réalité faîte de frustrations et d’adaptations, se situe l’être humain dans sa globalité, dans sa complexité, dans sa dualité.

La vie est, elle-même, une suite et une somme d’adaptations, de pertes d’illusions.
Les capacités intellectuelles, cognitives, sont là pour nous aider à parvenir à ces adaptations, comme l’explique J. Piaget dans ses théories sur le développement.

D’un côté, l’être psychique ne veut que le plaisir, id est la suppression des tensions internes, et d’un autre côté, la vie ne peut exister sans tensions (ou pulsions), lesquelles émanent de la réalité et de son lot de frustrations.
L’absence de tension équivaudrait à la non-vie car elle ne crée pas de mouvement, de motion … alors que la vie est justement un perpétuel mouvement, par définition.
La notion de vie est sous-tendue par le désir qui n’existe lui-même que par la perte ou l’absence (on ne désire que ce que l’on a pas, ce qui nous manque).
Le manque crée la vie.
Jacques Hochman explique que lorsque un petit enfant se met à parler, il s’agit là d’une défense maniaque. En effet, pourquoi ferait-il l’effort d’apprendre à parler s’il n’était pas confronter à des insatisfactions liées à des manques ?

Comment l’éducateur peut-il alors être l’interface entre les principes de plaisir et de réalité ?
Comment peut-il faciliter le passage de l’un à l’autre, dans le respect de chacun ?

Winnicott, dans ses écrits (« Jeu et réalité », « La nature humaine ») explique la notion d’espace transitionnel.
Cet espace a pour objet la facilitation du passage.

Il me semble que, grâce à la parole (qui fait sens) et à la contenance suffisamment bonne (qui évite d’être submergé, voire anéanti) l’éducateur peut accompagner l’usager sur le chemin de l’allant-devenant qui s’inscrit peu à peu, un peu plus chaque jour, dans la réalité de la condition humaine … en dépassant « la nausée » telle que la décrit Malraux.



LA NOTION DE FRUSTRATION

La frustration est une privation d’une satisfaction, c’est une espérance déçue, ce qui peut engendrer un sentiment d’être lésé, injustement.
La frustration fait partie de l’existence, elle concerne tout le monde.
Elle peut être causée soit par une absence (nourriture, argent, travail, etc) soit par la présence d’un obstacle interdisant l’accès (mur, agent de police, éducation, etc).
Elle se définit par la signification qu’elle prend dans une situation donnée, pour un individu donné :
- Par exemple, la maladie peut être vécue comme un soulagement pour ceux qui veulent qu’on s’occupe d’eux alors que pour d’autres la maladie représente une entrave.
- Ou encore, une grossesse peut être vécue comme une catastrophe lorsque le désir d’enfant est absent.

Pour savoir s’il s’agit ou non d’une frustration, il faut interroger la personne et/ou observer son comportement face à une situation.
Les réactions à la frustration varient en fonction de l’agent frustrateur et de la personnalité de chacun.
Souvent la réponse est agressive (ce qui permet une décharge ayant pour but la réduction des tensions) et dirigée contre l’obstacle ou son substitut, ou encore elle peut être retournée contre soi (auto-agressivité).
Si l’agressivité est inhibée, on assiste alors à une régression à un stade inférieur, comme cela s’observe, par exemple, chez l’aîné d’une fratrie qui retombe dans l’énurésie à l’arrivée du puiné.

Les frustrations les plus graves sont celles qui touchent à la privation d’un lien à un être cher, aimé, ainsi qu’à l’absence de sécurité.
R. Spitz, dans ses travaux sur l’hospitalisme et les chocs anaclitiques qui en résultent, montre les dégâts provoqués par la privation du lien mère/enfant.
De cela peuvent découler des déséquilibres graves de la personnalité, des psychoses (comme la schizophrénie (selon certains), l’autisme), des maladies psychosomatiques (ulcères, grossesse nerveuse, etc).

La délinquance peut y trouver sa source :
Par exemple, un enfant orphelin, recueilli et adopté très jeune par une famille, et qui se retrouve plusieurs années après déplacé dans une autre famille (pour cause de décès des tuteurs, etc) peut se mettre à voler des objets de valeur (dont il ne tirera d’ailleurs pas de profit matériel) pour punir sa nouvelle famille qui le frustre de ses anciens parents adoptifs.
L’enfant peut se sentir frustré dans son droit d’individu, dans son droit à être aimer.

Selon son intensité, la frustration peut devenir pathogène.

Le sentiment d’avoir été lésé peut entraîner, à l’âge adulte, des conduites dites de quérulences processistes comme on les observe dans certaines formes de paranoïa.

L’éducation consiste non pas à supprimer toutes les frustrations mais à les doser en fonction de la résistance de l’individu.

L’inscription dans la réalité donne la force pour acquérir ce dont on a besoin.
Sans cela, il y a une carence en énergie, comme cela se rencontre chez ceux qui ont peu été confrontés à la réalité.

L’éducateur, ce frustrateur apprend à l’usager à gérer sa frustration, à différer le plaisir (ex : « tu pourras t’amuser quand tu auras fini tes devoirs », et également « tu sera heureux d’obtenir une bonne note »).

Depuis son plus jeune âge, l’individu affronte les frustrations (sevrage, individuation, complexes d’Œdipe et de castration liés aux tabous sociaux et culturels).
Elles participent au détachement et à l’intégration au sein de la communauté des êtres humains, avec ses règles ses interdits (cf. S.Freud in « Totem et tabous »), ses droits et ses devoirs.

La mise en place et l’intégration-intériorisation de la Loi implique des limites.
Qui dit limites dit en même temps qu’il n’y a pas de toute-puissance (la toute-puissance étant une illusion, un leurre, une vaine tentative au service du tout-plaisir) (Cf. « Le mythe de la horde primitive »).
Mais les limites, qui organisent la vie en société de pairs, apportent une sécurité via les repères qu’elles mettent en place, évitant ainsi de se répandre, de se perdre dans un infini angoissant et déstructurant, dé-contenant.

J. Lacan, cet inventeur du Réel a bien distingué le réel (dont on ne sait que faire), l’imaginaire (source de fantasmes) et le symbolique (qui vient faire sens, lien entre réel et irréel).

L’existence est un long processus d’acceptation et d’adaptation à une réalité que l’on n’a pas choisie mais dont on ne peut s’exclure qu’au prix de la folie.

Si l’éducateur lui-même refuse d’être frustré, comment peut-il frustrer l’usager ?
S’il se positionne dans une forme de toute-puissance, de rébellion, quel message, quel exemple, quelle référence offre-t-il, donne-t-il à voir ?

Ce n’est qu’au prix de nos propres expériences (vécues et dépassées, surmontées) de frustration et de limitation que l’on devient crédible et cohérent dans notre fonction d’éducateur.

Je me souviens d’un enfant de 8 ans, placé en foyer, qui me faisait part de sa contestation vis-à-vis des règles et obligations imposées par l’institution. Je lui avais alors expliqué que j’avais au même titre que lui dû me plier (sans céder pour autant – cf. « le chêne et le roseau ») à ces mêmes règles quand j’avais son âge et que, adulte, je devais toujours me conformer à des règles.
Cela avait eu pour effet de l’apaiser car il trouvait injuste que les contraintes ne soient destinées qu’aux enfants.
Je lui avais ensuite expliqué pourquoi l’adulte (cet ancien enfant) -en amont- avec son expérience mettait en place et faisait respecter ces règles garantes de la vie sociale aux plus jeunes –en aval.

Les enfants et les adolescents s’aperçoivent des incohérences (entre les discours et les faits) et des failles des adultes et il est alors difficile d’attendre, d’expecter de leur part de suivre des exigences que nous avons nous-mêmes tant de mal à assimiler … comme s’ils se trouvaient mis en place de réaliser nos propres imperfections.

Sommes toutes, il s’agit de transmettre un mode d’emploi de l’existence … pour autant est-il nécessaire d’avoir préalablement validé personnellement ce dernier.
Ceci me rappelle cette phrase de R. Boringer (in « c’est beau une ville la nuit ») qui disait : « J’ai toujours aimé la vie seulement je n’avais pas le mode d’emploi ».

La fonction éducative est source de frustration dès le début de la vie, à l’instar de la triangulation où le père (ou son substitut) vient faire tiers dans la relation dyadique (et fusionnelle), ce qui a pour effet de permettre au petit d’homme de s’ouvrir à l’Autre.