"Les perroquets de la théorie sont les vautours de l'esprit". (L.C.)

A l' Attention des Visiteurs du Blog

Depuis le 15 mai 2007, le SITE d’Autopsy est désormais totalement en état de fonctionner. Il vous permettra toujours de suivre le Blog au quotidien, grâce à la rubrique « Dernières Publications » qui se trouve sur la page d’accueil. Le SITE présente l’avantage d’une meilleure ergonomie dans la navigation … et il va encore s’améliorer dans ce sens, au fil du temps. Je vous convie donc à retrouver AUTOPSY sur Le SITE, à l’adresse suivante : URL : www.fabienpsy.com

mardi 15 mai 2007

Protée


« L’immortel Protée, un des Vieux de la Mer, le prophète d’Égypte, vassal de Poséidon, qui connaît de la mère entière les abîmes » (Odyssée – chant IV).
Ménélas, bloqué en mer par un défaut de vents favorables, veut apprendre de la bouche de Protée quel est le dieu qu’il a offensé et quel sacrifice il doit faire faire.
Pour y parvenir, il lui faut affronter Protée et triompher de son pouvoir de métamorphose.
Saisi par ruse et tenu à bras le corps, Protée se change « d’abord en lion à crinière, puis devient dragon, panthère et porc géant ; il se fait aussi eau courante et grand arbre à panache », puis, « quand il est au bout de toutes ses magies », il reprend sa forme première et répond enfin à Ménélas.


A vrai dire, ce pouvoir de transformation n’est pas l’apanage du seul Protée.
Toutes les histoires du monde évoquent de tels changements d’état ; on connaît la succession des avatars de Vishnou, tandis que la mythologie grecque fait de ce pouvoir de métamorphoses un des traits spécifiques des dieux.

« C’est un Protée », dit-on d’une personne qui change constamment d’opinions ou encore l’adjectif « protéiforme » car son don de prophétie lui permet d’accéder à la connaissance de la Vérité, qu’il essaie de cacher.
Protée est aussi l’un des symboles de l’inconscient, aux formes multiples, en perpétuel devenir, et qui engendre parfois des monstres.

Symboles – Michel Cazenave.

SUN TZU

Maître Sun a dit :
On manœuvre une multitude comme on le ferait d’une poignée d’hommes grâce à la division en corps et à la répartition en unités.
On fait évoluer sur le terrain des foules immenses aussi aisément qu’une petite troupe grâce aux dispositions et aux signaux.
L’usage judicieux des forces régulières et extraordinaires permet aux combattants d’une armée de supporter le choc adverse sans se débander ; la connaissance du vide et du plein leur confère, au point d’impact, la puissance d’une meule écrasant un œuf.
En règle générale, on use des moyens réguliers au moment de l’engagement ; on recourt aux moyens extraordinaires pour emporter la victoire. Qui sait user des moyens extraordinaires est infini comme le Ciel et la Terre, inépuisable comme l’eau des grands fleuves.

« L’art de la guerre » - Chap.V – IVe siècle avant J-C.

dimanche 13 mai 2007

La Licorne


Cet animal fabuleux représenté souvent avec un corps de cheval et une tête de cerf parée d’une corne unique est le symbole de la pureté et de la virginité.
Selon la légende, seule une vierge pouvait l’apprivoiser et on l’associe parfois à la Vierge Marie.
On dit aussi que sa corne frontale lui permettait de recevoir les énergies célestes et on l’a comparée à un « phallus psychique » dans lequel pénétrait l’Esprit Saint ; dans cette acceptation, la licorne représentait la Vierge fécondée par l’Esprit.

Miguel Mennig.

samedi 12 mai 2007

La Méditation.


« Les hommes sont affligés de souffrances, d’angoisses et de peurs nombreuses qu’ils sont dans l’incapacité d’éviter. La méditation a pour fonction d’éliminer ces souffrances et ces angoisses.
Nous pensons généralement que bonheurs et souffrances viennent de circonstances extérieures. Continuellement affairés, d’une manière ou d’une autre, à réorganiser le monde, nous tentons d’écarter un peu de souffrance par ci, de rajouter un peu de bonheur par là, sans jamais atteindre le résultat souhaité.
[…] Le point de vue de la méditation considère au contraire que bonheurs et souffrances ne dépendent pas fondamentalement des circonstances extérieures mais de l’esprit lui-même.
Comment comprendre cette méprise qui nous fait chercher au dehors ce que nous ne pouvons trouver qu’au dedans ?
Une personne au visage propre et net se regardant dans un miroir voit un visage propre et net. […] Le reflet n’a pas, en vérité, d’existence ; seul le visage existe. Oubliant le visage, nous prenons son reflet pour réel.
[…] Si, découvrant dans le miroir la saleté de notre visage nous entreprenons de laver le miroir, quand bien même nous frotterions pendant des années avec force savon et abondance d’eau, rien n’y ferait, pas la moindre saleté ni la moindre tache ne disparaîtrait du reflet. »

Bokar Rimpotché.

Une Femme Innombrable.

« Chaque démon est un état de conscience qui vous submerge. Les démons de Myriam étaient changeants et la conduisaient dans des états d’exaltation où se mêlaient toutes sortes d’envies imprévisibles et de colères féroces, suivis par des états de dépression où l’haleine de la mort rôdait, lui vidant le corps de toute énergie, le cœur de toute confiance et la tête de toute intelligence.

La pieuvre montrait alors son vrai visage, le visage morne et dur de la stupidité, mais de la stupidité prétentieuse, celle du moi qui se prend pour le centre du monde, et qui est toujours déçu quand on ne le reconnaît pas pour le centre du monde, le moi qui veut se faire aussi gros que le Soi.

Ainsi, les secrets de tous ces démons étaient-ils le désespoir lié au manque et l’orgueil de ne pas accepter et reconnaître ce manque et de vouloir le combler, le gonfler avec des vents fétides. Combler le vide avec des riens : sexes, nourritures, livres, bijoux, colères ou larmes, sinistres apitoiements sur un « moi-même » qui se sait mortel et qui réclame les égards dus aux dieux qui ne sauraient mourir. »

Jean-Yves LELOUP – Le roman de Marie-Madeleine (extrait).

vendredi 11 mai 2007

Eloge de la Folie

« L’homme, cependant, étant né pour gouverner les choses, aurait dû recevoir plus qu’une petite once de raison.
Jupiter me consulta sur ce point comme sur les autres, et je lui donnai un conseil digne de moi : celui d’adjoindre la femme à l’homme.
Ce serait en effet, disais-je, un animal délicieux, fol et déraisonnable, mais plaisant en même temps, qui, dans la vie domestique, mêlerait sa folie au sérieux de son partenaire et en atténuerait les inconvénients.
Bien entendu, lorsque Platon semble hésiter à classer la femme parmi les êtres doués de raison, il ne veut pas signifier autre chose que l’insigne folie de ce sexe. […]
La femme a beau mettre un masque, elle reste toujours femme, c’est-à-dire folle.
Les femmes pourraient-elles m’en vouloir de leur attribuer la folie, à moi qui suis femme et la Folie elle-même ? Assurément non. »

ERASME (1466-1535) – extrait XVII.

Les Chants de Maldoror


« Plût au ciel que le lecteur, enhardi et devenu momentanément féroce comme ce qu’il lit, trouve, sans se désorienter, son chemin abrupt et sauvage, à travers les marécages désolés de ces pages sombres et pleines de poison ; car, à moins qu’il n’apporte dans sa lecture une logique rigoureuse et une tension d’esprit égale au moins à sa défiance, les émanations mortelles de ce livre imbiberont son âme comme l’eau le sucre.
Il n’est pas bon que tout le monde lise les pages qui vont suivre : quelques uns seuls savoureront ce fruit amer sans danger.
Par conséquent, âme timide, avant de pénétrer plus loin dans de pareilles landes inexplorées, dirige tes talons en arrière et non en avant.
Ecoute bien ce que je te dis : dirige tes talons en arrière et non en avant, comme les yeux d’un fils qui se détourne respectueusement de la contemplation auguste de la face maternelle […] ».
(extrait Chant premier [1] - LAUTREAMONT).